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HLP 1ère Représentations Monde

 

Table des matières

Introduction. 2

1.      Découverte du monde : la diversité des cultures menace-t-elle l’unité du genre humain ?. 3

a.      L’Aventure ambiguë de la découverte des autres cultures. 3

Tzvetan Todorov, La conquête de l’Amérique (1982). 4

b.      Le « barbare » et le « bon sauvage ». 4

Denis Diderot, Supplément au Voyage de Bougainville (1772). 5

Claude Lévi-Strauss, Race et Histoire (1961). 5

c.      Les conditions d’une véritable rencontre des cultures. 6

Dénètem Touam Bona, Fugitif, où cours-tu ?. 6

Edouard Glissant, Revue « Les périphériques vous parlent » (2002). 6

 

 

La Représentation du monde à travers la Renaissance, l’âge classique et les Lumières

Rencontre et découverte de l’altérité

Modification de la place de l’être humain dans le monde

Remise en cause des connaissances et des représentations du monde

Image de l’être humain par rapport à l’animal

Introduction

Les représentations du monde

 Corpus Renaissance, Age classique, Lumières (XVIe – XVIIIe s.

Comment évoluent les représentations du monde et de l’autre ? Comment avoir un rapport juste et ouvert à la découverte d’autrui ?

Rencontre et découverte de l’altérité / Place de l’être humain dans le monde – comment se représenter le monde, comment le connaitre ? / délimitations de l’être humain par rapport à l’animal

  1. Découverte du monde et pluralité des cultures

En quoi est ce que la découverte de l’autre est une aventure ambiguë ? Domination européenne sur l’altérité, colonisation, ethnocentrisme occidental, échanges inégaux

Idée de la découverte de l’Eldorado, de richesse par les Occidentaux, mais étant donnée l’exploitation des populations et leur disparition parfois : extermination, maladies nouvelles apportées par les européens, exploitation des ressources

Construction de représentations à l’origine du racisme, de la division des êtres humains. Nouveauté rejetée en tant que culture

Comment échapper à l’ethnocentrisme, à cet universalisme eurocentré ? Est-ce que la diversité des cultures met en péril l’unité du genre humain ? Nos valeurs qu’on estime universelles ne sont-elles pas aussi ethnocentrées ?

La diversité des cultures met-elle en péril l’unité supposée du genre humain ? L’universalisme est-il une marque de la domination occidentale ? On définit l’universel comme soi : ethnocentrisme

On ne peut plus juger de la valeur s’il n’y a plus de valeur universelle et à l’inverse au nom de valeurs universelles, on dévalorise souvent d’autres cultures, celles qui ne sont pas les nôtres. Redéfinition de l’universalisme et de l’humanité.

  1. Décrire Figurer Imaginer

Question de la connaissance du monde. Est-ce que la connaissance de la diversité du monde est à portée de la connaissance humaine ? Nouvelles cartes du monde, développement de cette représentation jusqu’ au projet encyclopédique des Lumières. Connaissance totale du monde : ordonner, classer, rationaliser le monde.

Volonté de connaissance du réel en parallèle avec les fictions, l’imagination, l’utopie – projection du monde tel qu’il devrait être. Rôle de l’art dans la connaissance et la représentation du monde. Rôle de l’imagination dans la connaissance du monde : opposition fiction réalité / géographie et utopie // La fiction révèle le caractère arbitraire et parfois injuste du monde tel qu’il est

Est-ce une représentation réaliste, une imitation du monde ou bien une création, une mise en forme ? Comment organiser notre connaissance du monde (cartographie) ? Imaginer le monde, est-ce l’imaginer meilleur ?

  1. L’homme et l’animal

L’ensemble de ces questions philosophiques nous conduit à interroger la place de l’être humain (l’homme ?) dans le monde et notamment dans le vivant.

Distinguer l’homme de l’animal, opposition Nature/Culture, ce qui dépend de l’homme et ce qui n’en dépend pas. La culture nous dénature-t-elle ? Est-elle une seconde nature ? Est-elle en rupture avec la nature et s’y oppose-t-elle ?

Quel statut on accorde à l’animal ? Devoirs à l’égard des animaux ? Ou sont-ils simplement à notre disposition ?

Âge classique : rationalisation, idées tranchées et normalisation / Vision mécaniste de l’animal et du monde matériel - Descartes

Distinction homme animal / Continuité ou rupture ? La question de la culture : la culture nous dénature-t-elle ? Plus spécifiquement, nous nous interrogerons sur le statut accordé à l’animal à partir du moment où l’homme s’exclut du continuum naturel – Avons-nous des devoirs à l’égard des animaux ou nous sont-ils indifférents ? Sont-ils à notre service ?

  1. Découverte du monde : la diversité des cultures menace-t-elle l’unité du genre humain ?

XVe et XVIe siècles : période de développement des échanges entre les continents. Une première mondialisation qui se fait en faveur des Occidentaux : ouverture de routes et de comptoirs commerciaux.

Développement de la navigation et de la cartographie : voyage de Colomb à la recherche d’une nouvelle route vers l’Asie, découverte et colonisation de l’Amérique – voyages et nouvelles routes vers l’Asie – installation de comptoirs en Afrique – navigation vers l’Océanie

  1. L’Aventure ambiguë de la découverte des autres cultures

Ref. Cheikh Hamidou Kane L’aventure ambiguë (1961)

Passant de l'enseignement coranique des Diallobé à l'université française, le jeune Samba Diallo doit affronter l'exil et les brèches identitaires. Son apprentissage, philosophique, éthique et spirituel, retrace l'itinéraire d'une Afrique métissée en quête d'elle-même.

16e/18e siècles : mondialisation entre les continents – âge des découvertes, développement des comptoirs commerciaux par les Occidentaux. Rencontre de véritables peuples qui étaient jusque-là fantasmés. Âge du mépris, jusqu’à dénier l’humanité de ces peuples.

Expansionnisme fondé par une volonté commerciale, faite d’ouvertures mais aussi d’exclusions. Supériorité technique et militaire occidentale, imagination du Nouveau monde comme un Eldorado dont on peut piller les richesses et exploiter les ressources.

Ramon Grosfoguel – Chute de Grenade, après une longue guerre (10 ans) – Voyage de Colomb aux Amériques – 1492 année d’affirmation de la logique expansionniste et coloniale européenne. Logique d’exclusion (exclusion des Juifs et des musulmans d’Espagne – exclusion des amérindiens puis des Noirs de l’humanité partagée)

Tzvetan Todorov, La conquête de l’Amérique (1982)

L’âge des Grandes découvertes est en réalité celui de la plus grande ignorance et du plus grand mépris pour l’autre.

Les découvertes ne donnent pas lieu à des échanges équitables, ni à une reconnaissance de l’égalité de valeur des autres cultures

Au contraire, on s’applique à dénier l’humanité même aux peuples colonisés

Tzvedan Todorov : la Conquête de l’Amérique » ambiguïté entre le rejet et la découverte simultanées de l’Autre.

Baruch Spinoza (philosophe du XVIIe s.) : descendant des juifs expulsés de l’Espagne, exilé au Nord de l’Europe (juifs de la péninsule ibérique soit exilés soit convertis de force au catholicisme) Fin du 15e siècle : début de l’épuration religieuse en Espagne et au Portugal (bons et mauvais espagnols). 1492 : diaspora juive massive vers l’Europe du Nord et le Maghreb.

Les historiens décoloniaux jugent cette période comme le début des divisions religieuses et culturelles, le début de la colonisation - volonté d’hégémonie catholique contre l’islam et les juifs.

Chez Todorov : métissage ambiguë, involontaire qui donne l’Amérique latine où vont les esclaves déportés d’Afrique. Processus qui affirme l’hégémonie de la culture occidentale et chrétienne, intégration de l’autre dans la culture majoritaire.

Génocide des amérindiens – colonisation – Controverse de Valladolid 1550 – Est-ce que les Indiens sont des humains et peut-on les réduire en esclavage ? Las Casas – Doit-on les réduire en esclavage ou les évangéliser ? Ont-ils une culture ou pas ? On va définir ce que c’est que la culture – avoir des coutumes, des arts, des traditions, des croyances – hiérarchisation des cultures. Las Casas contre Sepulveda – sacrifices humains.

Évangélisation – intégration des Amérindiens dans la culture occidentale / plus d’esclavage, mais on convertit au christianisme. On justifie l’esclavage par le rejet de l’autre hors de l’humanité. Donc après avoir détruit les civilisations d’Amérique, on exploite les populations africaines

Jusqu’à l’époque romantique, exploitation des Amérindiens mais on considère qu’ils sont moins civilisés, mais plus proches de la nature.

L’élan des découvertes est un élan expansionniste, colonialiste et impérialiste – fondé sur des impératifs marchands et non humains. Pourtant la colonisation et l’esclavage sont des processus d’exclusion dans lesquels aura lieu cependant une rencontre obligée de l’autre.

  1. Le « barbare » et le « bon sauvage »

Le Bon sauvage ou le Cannibale / dans les deux cas on souhaite rattacher l’indigène au régime de la nature – plus proche de la nature que nos civilisations techniques. On suppose que les peuples colonisés sont soit des barbares, soit de bons sauvages, ils sont dans les deux cas plus proches de la nature que les Occidentaux.

Barbares, cannibales, mangeurs d’hommes, sacrifice // Bons sauvages, innocents, naturels, enfantins

Époque des Lumières - Rousseau : État de Nature, bon sauvage, vit en petites communautés proches de la nature, innocence // opposé à notre état civil, en société

Même si on reconnaît une culture aux autres peuples, il y a une hiérarchisation

Denis Diderot, Supplément au Voyage de Bougainville (1772)

Diderot Supplément au Voyage de Bougainville : découverte par Bougainville de Tahiti et réponse ici de Diderot à son récit de voyage.

Bougainville justifie la conquête par la sauvagerie, la beauté de Tahiti, et Diderot le contredit. Montaigne : « chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage. »

Bougainville plante son drapeau à Tahiti parce qu’il l’a « découvert » - critique de l’impérialisme ou du colonialisme

Récit de son voyage qui découvre une population « facilement soumise » - réponse du vieux Tahitien. Celui-ci en appelle à des valeurs proches de la nature. Préservation de l’innocence du sauvage et de ses femmes = rejet de la rationalité imposée au profit d’une valorisation du sentiment

Rejet de l’idée de propriété privée : « quelle distinction du tien au mien » Biens communs – appropriation de terres qui n’appartiennent à personne alors qu’elles appartenaient à tous.

Mais Diderot véhicule toutefois le cliché du « bon sauvage », naïveté de la femme.

Comparaison avec Gauguin qui à Tahiti au XIXe siècle profite des rapports de domination coloniale pour avoir des relations avec des jeunes filles.

Se développe une représentation dévalorisante de l’autre qui le dépeint comme plus proche de la nature que nos civilisations techniques. Que ce soit comme un bon sauvage ou comme un cannibale barbare, on le renvoie à l’état de nature, presque à l’animal.

Évaluation en faveur de la culture occidentale, même dans la défense du tahitien par Diderot – description de « primitifs ». Nous avons hérité de ces représentations avec lesquelles il faut désormais rompre…

Étude du texte de Claude Lévi-Strauss tiré de Race et Histoire – anthropologue français, ethnologue ayant étudié notamment les peuples de l’Amazonie.

Claude Lévi-Strauss, Race et Histoire (1961)

Tristes TropiquesLes structures élémentaires de la parenté Penseur important de la revalorisation des cultures de ces peuples – Description des structures sociales qui organisent ces cultures comme les nôtres (structuralisme) – la culture est décrite par un ensemble de structures dans lesquelles le sens et les valeurs viennent se placer de manière arbitraire.

Dans le texte, il s’interroge sur le mot « barbare » et « sauvage ». Repenser le rapport entre les peuples « races » - commande de l’UNESCO en 1952. On utilise alors encore le terme de « race », mais pour éviter le racisme.

Rejeter hors de la culture tout ce qui n’est pas de la nôtre est ethnocentriste. Hors de la culture, hors du langage – barbare = celui qui ne parle pas mais échange des sons incompréhensibles comme les animaux – sauvage = celui qui vit dans la forêt (la sylve) – Les deux termes désignent une exclusion de l’humanité.

En fait, l’ignorance des uns et des autres qui explique le rejet est justement le signe selon Lévi-Strauss d’une « barbarie », d’un manque de culture qui nous empêche de reconnaître la diversité des cultures. Les cultures sont toutes différentes, mais tout homme appartient à une culture propre.

« Le barbare, c’est d’abord celui qui croit en la barbarie », celui qui exclut l’autre de la culture et de la civilisation par méconnaissance.

Il inverse le sens du mot barbare et lui donne une nouvelle définition. Pourtant, nous pouvons nous demander si les exemples de comportements barbares donnés par Lévi-Strauss sont vraiment équivalents : les amérindiens plongeaient les cadavres des Espagnols dans l’eau pour voir s’ils se décomposaient (Ont-ils un corps ? Sont-ils des Dieux ?) alors même que les Espagnols se demandaient si les Amérindiens avaient une âme (Ont-ils une âme ? est-ce que ce sont des animaux ?) – Le parallèle est déséquilibré entre des peuples meurtris et qui résistent et une culture dominatrice qui s’arroge tous les pouvoirs.

De même, Lévi-Strauss semble considérer le racisme comme une réaction normale et universellement partagée. Si l’on entend par là le rejet de la différence, l’argument est recevable, mais le racisme dans son sens propre est bien plutôt une construction historique qui ne s’applique que dans un sens et à l’égard des populations exclues par la colonisation ou la réduction en esclavage.

XVe-XVIIIe siècles = construction d’un racisme lié à la découverte du Nouveau monde et à la réduction en esclavage des Africains.

XIXe-XXe siècles = développement d’un racisme « scientifique »

XXe siècle = Popularisation du racisme – Expositions universelles – Journaux – Cinéma

On peut donc reprocher à Lévi-Strauss de ne pas prendre en compte le caractère construit du racisme, comme celui de la hiérarchisation des cultures et des êtres humains.

  1. Les conditions d’une véritable rencontre des cultures

Lecture du texte / Débat

Dénètem Touam Bona, Fugitif, où cours-tu ?

Les marrons de Guyane – dévalorisation scolaire de leur langue, de leur culture, leur histoire

Entreprise double * imposition d’un modèle universel de valeur – la culture occidentale est imposée comme culture universelle.

Principes dégagés au cours du débat : Accepter la valeur de chaque culture, rompre avec l’ethnocentrisme ; Être critique à l’égard de sa propre culture, de ses valeurs et certitudes ; Accepter de prendre l’autre comme miroir, comme alter-ego ; Reconnaître l’équivalence des Valeurs relatives aux cultures et à leur histoire ; Partir du principe que l’on peut comprendre l’autre et qu’il peut nous comprendre.

Edouard Glissant, Revue « Les périphériques vous parlent » (2002)

E. Glissant (1928-2011), écrivain, poète et philosophe martiniquais = la créolisation qui s’est établie dans l’univers le plus sinistre qui soit, celui de la plantation (esclavage, négation de l’humanité et de la culture de l’autre, déportation et acculturation) Rapport inégal des forces.

Pourtant a eu lieu une rencontre des cultures qui a permis l’invention de nouvelles cultures, syncrétiques – dialogue avec l’autre culture, même si celle-ci dévalorisait l’autre

La créolisation montre qu’un travail reste à faire dans l’égal traitement des cultures qui sont nées de la rencontre = Travail de mémoire, rompre avec la dévalorisation de l’autre

Métissage (mot d’origine peu recommandable / élevage ou culture) opposé à la créolisation qui se fait de manière imprévisible et inédite

« Les pensées de la trace » = trace de ces cultures anciennes, issues de la diaspora africaine notamment, qui fécondent les cultures européennes – création de langues créoles à partir de l’anglais, du français ou du hollandais – nouvelles formes d’art

Création de nouvelles cultures de manière imprévisible, « abrupte »

Le créole ne désigne pas seulement une langue, mais bien l’intervalorisation de cultures différentes dans un même élan de production.

  1. Décrire, Figurer, Imaginer
  1. Décrire et inventorier la Nature

Projet humaniste de découverte et d’inventaire du monde

Le monde des différentes sociétés et des différentes époques

Celui des différents lieux (imaginaires ou réels)

Enfin celui de la nature qu’il s’agit de lire comme un texte divin – enseignement moral de la nature

Taxonomie / Cabinets de curiosités – Théorie des signatures

Analogie Microcosme / Macrocosme

François Rabelais, Pantagruel

Idéologie de la rationalité et du progrès des sciences et des arts

Paradigme de l’analogie

Changement de paradigme avec l’âge classique puis avec les Lumières

Monde ordonné par la rationalité / Ordre de la Nature

Diderot et D’Alembert, Encyclopédie

Pb. Peut-on ainsi ordonner le chaos du monde ? L’homme peut-il adopter une vision surplombante ?

  1. Figurer l’espace

En réalité, cette mise en ordre du réel et cette séparation Nature/Culture est une production culturelle.

Invention de la perspective – Brunelleschi

Invention d’un regard Perspective géométrique centrée / puis invention du point de fuite – la Raison s’attaque à l’infini de la Nature.

  1. Imaginer le monde : l’utopie

Thomas More, Utopie

3. L’homme et l’animal

a. L’animal est-il une machine comme les autres ?

René Descartes, Lettre au Marquis de Newcastle

Paradigme matérialiste à la base de la science moderne

b. Le Vivant en évolution

Charles Darwin, De l’origine des espèces

Fonctionnement du vivant / ensemble d’organismes / Milieu

L’homme est un animal parmi d’autres

Matérialisme et anti-téléologie

c. Des animaux et des hommes

Maupertuis, Lettres

Donna Haraway, Manifeste des espèces compagnes

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