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Conscient ICS Temps Synthèse

Synthèse : Le Sujet

Notions traitées, repères et auteurs abordés dans le cours et au programme de terminale.

Notions :

Le Sujet :            - La conscience

     - L’inconscient

                          - Le Temps

Repères : Ces oppositions vous permettent de repérer les problématiques pour le commentaire de texte. Elles doivent vous servir à construire un plan et à problématiser     le sujet pour la dissertation.

Objectif / Subjectif ; Abstrait / Concret ; Analyse / Synthèse ; Expliquer / Comprendre ; Identité / Egalité / Différence ; Intuitif / Discursif ; Médiat / Immédiat ; Objectif / Subjectif ; Universel / général / particulier / singulier

Auteurs : Auteurs étudiés dans le cours – vous ne devez pas nécessairement connaître leur doctrine, mais vous pouvez relire les textes que nous avons étudiés et ceux qui sont  dans le manuel.

Platon, Epicure, Epictète / Descartes, Pascal, Spinoza, Locke, Leibniz, Hume, Rousseau, Kant / Hegel, Schopenhauer, Marx, Nietzsche, Freud, Husserl, Bergson, Sartre, Foucault

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Peut-on être soi-même sans les autres ? Avons-nous besoin d’autrui pour avoir conscience de nous-même ? Suis-je le mieux placé pour me connaître moi-même ?

Nous nous proposons au cours de cette première approche de nous interroger sur nous-même et bientôt sur autrui. C’est là le sens de la philosophie pour de nombreux philosophes : la connaissance de soi-même, la conscience, ou encore la connaissance de l’homme. « Qu’est-ce que l’homme ? » est la question proprement philosophique selon Kant.

Pour répondre à cette question, il semble que le moyen le plus simple soit de se tourner vers soi-même. Mais est-on sûr que l’accès à la conscience, à la connaissance de soi, soit si aisé ? A-t-on une connaissance immédiate de soi-même ou cette connaissance est-elle nécessairement médiatisée ?

* La conscience solitaire est-elle une évidence pour le sujet ?

Conscience étymologiquement veut dire quelque chose comme « avec la connaissance » ou « accompagné de connaissance ». Avoir conscience, être un individu doué de conscience, cela veut dire avoir une connaissance, peut-être une intuition, de soi-même en tant que tel. La conscience serait alors une connaissance de soi immédiate et transparente. Mais à quelle certitude nous fait accéder la conscience ?

Certitude et conscience de soi

A première vue, être conscient de soi, c’est en effet éprouver un certain sentiment de son être, c’est avoir une intuition (saisie immédiate) de soi-même. La conscience de soi apparaît comme une première certitude, dont Descartes montrera qu’elle ne peut être mise en doute. Contrairement aux sens qui peuvent être trompeurs, ou même aux principes logiques qui ne peuvent être validés immédiatement, la conscience est ce qui résiste au doute méthodologique. En effet, il faut bien que le sujet existe pour qu’il puisse même douter ou penser. C’est la découverte du cogito : « je pense donc je suis ».

Ainsi, la conscience se révèlera à la base de toute connaissance, mais aussi à l’origine de la morale en tant qu’elle fait du sujet une personne responsable à laquelle on peut rapporter ses actions et ses pensées. La conscience montre à la fois la liberté du sujet et donc sa responsabilité. Kant montrera qu’elle constitue la dignité humaine.

Pourtant, ne peut-on remettre en cause cette conception de la conscience ? En effet, si l’intuition de soi-même nous renseigne bien sur notre existence, si elle nous dit bien que l’on est, elle ne nous renseigne pas sur ce que l’on est ! La conscience immédiate de soi, le sentiment de soi, ne nous délivre pas une connaissance de soi... C’est notamment ce que relèvera Hume quand il soulignera que nous n’avons aucune impression, ni aucune idée claire et distincte de ce Moi que nous postulons. Il s’agirait donc d’une supposition ou même d’une « fiction » bien pratique, mais finalement bien fragile.

Ce sera le sens de la critique de la conscience par les « Philosophes du Soupçon » que sont Marx, Freud ou Nietzsche. En effet, Nietzsche montrera que la connaissance de soi peut être trompeuse, elle est ce qu’il y a de plus difficile, puisqu’elle consiste à prendre pour objet le sujet, à tenter d’observer ce qui nous est trop proche. Marx reconnaitra quant à lui dans la conscience l’expression des rapports de force qui parcourent et organisent la société dans laquelle nous vivons. Il propose d’interpréter cette conscience comme le reflet d’une idéologie inconsciente. Ces approches nous permettent de révéler dans le sujet une part d’inconscient, de dévoiler ce qui détermine notre conscience.

L’hypothèse de l’Inconscient

Il appartient à Freud de développer cette hypothèse de l’Inconscient et de montrer que celui-ci représente la plus grande partie du sujet. En effet, il ne s’agit pas avec la psychanalyse de simplement souligner que tout n’est pas conscient et que certaines perceptions échappent à notre conscience, ceci avait déjà été bien vu par Leibniz dans son étude de ce qu’il appelle les « petites perceptions », c’est-à-dire les perceptions qui échappent à la conscience. Il s’agit plutôt de montrer que l’Inconscient est une instance structurant notre Moi. Ce qui nous définit, ce qui motive nos actes et nos pensées nous est caché ! Mais que nous cache donc cet Inconscient si puissant ?

L’étude et l’analyse de l’Inconscient révèlent que celui-ci est le réservoir des Désirs refoulés ou inassouvis, des pulsions notamment sexuelles dissimulées. Si donc l’Inconscient met en cause la transparence à soi du sujet, l’analyse et l’interprétation des rêves ou des discours permet de reconquérir une connaissance de soi perdue. Il existe une conscience de soi qui n’est plus alors immédiate, mais qui consiste en un travail à faire sur soi et par l’intermédiaire d’Autrui, pour mieux se connaître.

La conscience de soi n’est plus alors une évidence pour le sujet, mais le fruit d’un travail qui nécessite le concours d’Autrui. Il faut donc distinguer Conscience de Soi comme Conscience de son existence, Conscience de Soi comme Connaissance de Soi et Conscience de soi comme Conscience morale.

* La conscience du Temps

La conscience humaine se caractérise par le fait qu'elle est aussi conscience de notre finitude, de notre mortalité. Cette conscience du temps ne correspond pas simplement à une connaissance simplement rationnelle du temps. Elle est aussi conscience du temps qui passe et du temps vécu. En ce sens, elle nous inscrit dans l'existence et dans le monde.

Comment rendre compte de ce sentiment d'exister au cours du temps ? Il faut d'abord nous entendre sur le Temps lui-même car, comme le souligne Saint Augustin (354-430) dans ses Confessions, "Qu'est-ce que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me demande, je ne le sais plus". Le temps est difficile à définir précisément puisqu'il semble être une réalité paradoxale : le passé n'est plus, l'avenir n'est pas encore, quant au présent, il est toujours en voie de disparition. Aussi bien pourrait-on dire que le temps n'est jamais pleinement et que l'instant nous échappe toujours. Pourtant, cette temporalité qualifie l'existence humaine comme réalité qui s'inscrit entre la rétention d'un passé (mémoire), l'attention à l'instant (présence), et la protention vers l'avenir (projet) - Husserl.

Il nous faut donc distinguer sans doute différentes définitions du Temps : le temps scientifique et objectif (temps mathématisé), le temps "naturel" qui correspond au cycle des jours et des saisons (temps cyclique), et le temps vécu qui rend compte du sentiment que nous avons du cours du temps (le temps accélère ou ralenti selon nos occupations et notre attention).

 

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Au terme de ce parcours, nous pouvons donc distinguer deux formes de conscience de soi qui n’ont pas la même qualité: la conscience de soi immédiate qui nous renvoie à notre existence (elle semble bien être une évidence, une intuition), et la conscience de soi résultant d’un travail d’interprétation de soi qui nous permet d’accéder à une meilleure connaissance de nous-même (la conscience n’est pas transparente, elle nécessite un effort pour se connaître et la médiation d’autrui). Cet effort est aussi un effort de prise de conscience de l'inscription de l'existence humaine dans le temps.

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