« Après avoir fixé les limites de ce qui est volontaire et involontaire, il nous reste à parler du choix réfléchi. C'est, semble-t-il, un caractère essentiellement propre à la vertu et permettant, mieux que les actes, de porter un jugement sur la valeur morale. Ce choix paraît bien dépendre de la volonté, sans s'identifier cependant avec elle, la volonté ayant une plus vaste extension. Car les enfants et les autres êtres vivants sont capables d'agir volontairement, mais non pas avec choix délibéré. De plus, les actes soudains sont, comme nous le disons, exécutés volontairement, mais non de choix délibéré.
D'autre part, ceux qui identifient ce choix avec le désir, avec l'ardeur de la sensibilité, avec la volonté de la fin ou avec l'opinion ne semblent pas s'exprimer correctement. Car le choix n'a rien de commun avec les êtres dépourvus de raison, capables cependant de désir et de mouvements du cœur. »
Aristote, Ethique à Nicomaque (IVe s. av JC)